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 Les Arbaouat (Arba, piton) : Arba-Foukani (150 hab.) et Arba-Tahtani (300 hab.), cultures de palmiers, grenadiers, figuiers, pêchers, etc. Tous ces villages sont affreusement misérables, population chétive, étiolée par la vie déprimante des ksour.

  El-Abiod Sidi Cheikh : cinq ksour groupés autour de la koubba de Sidi Cheikh 1, un des centres dé l'insurrection de 1881. La koubba a été détruite par le colonel de Négrier pendant l'insurrection dé 1882, et les ossements du marabout transportés à Géryville. Elle a été reconstruite depuis, et les restes du marabout ont été rapportés. Elle redevient le lieu de pèlerinage dés Sahariens, dont les dons reconstitueront rapidement ses richesses. A el-Abiod s'organisent les caravanes des Trafi et des Hamian pour le voyage annuel du Gourara ; ils viennent implorer la protection du Saint avant d'entreprendre leur pénible voyage; c'est une des raisons de l'importance requise par celte oasis.

L'oued Seggueur reçoit ses premières eaux du plateau d'Aouinet bou Beker (1360m), au pied des montagnes du Ksel,

d'où descendent également les ruisseaux qui forment l'oued Sidi en-Naçer, tributaire des Hauts-Plateaux. Sa vallée est une des directions les plus habituellement suivies par les nomades ; elle a une importance particulière. Un de ses principaux affluents supérieurs est l'oued Ghassoul.

Ghassoul, ksar de 300 habitants; l'eau, très abondante, coule, en tout temps. A l'oued Ghassoul viennent se réunir les eaux qui descendent d'Aïn el-Orak (route de Géryville aux Arbâouat) et du ksar de Kerakda (route des Arbâouat 1. Ghassoul).

Brézina (alt. 560m), environ 8,000 palmiers, à la limite méridionale des montagnes, nœud important de communications ; c'est la vigie de Géryville vers le sud, comme Moghar est celle d'Ain Sefra. Près de Brézina, la rivière perce la montagne par un couloir souterrain. C'est au sud de Brézina qu'elle prend le nom d'oued Seggucur.

A environ 25 kil. plus au sud et à 2 kil. à l'ouest de l'oued Seggueur, est le ksar abandonné de Sidi el-Hadj ed­Din. La koubba a été détruite par la colonne de Sonis en 1868.
Entre l'oued Gharbi et l'oued Seggueur, on pourrait citer encore plusieurs petits oueds moins importants, qui reçoivent leurs eaux de la dernière avant-chaîne. Ils coupent les routes d'el-Abiod et de Benoud à Sidi el-Hadj ed-Din et en indiquent les points d'eau.

L'oued Zerghoun reçoit les eaux du massif principal du Djebel-Amour; les vallées supérieures, creusées entre des montagnes qui atteignent près de 2,000 mètres, sont directement opposées à celles que l'on considère comme la tête du Chélif. Elles se réunissent au ksar d'el-Macta (1064m), sur la route de Géryville à Laghouat. L'oued Zerghoun passe à Tadjerouna (alt. 873m) , ksar des Oulad Yacoub, à la limite méridionale des montagnes; légumes et céréales, mais peu de palmiers.

Il a pour tributaire (r. d.) l'oued Mellala, qui descend des hauteurs de Sidi Brahim (1422m) et passe à el-Maïa (945m),

ksar très pauvre, avec des palmiers chétifs, à 8 kil. à l'ouest de Tadjerouna.
Toutes ces vallées sahariennes s'effacent à une distance moyenne de 120 kilomètres des montagnes, à la limite de la zone des Areg, dans laquelle on ne trouve plus d'eau.

Oulad Sidi Cheikh .

Sur la région frontière entre l'Algérie et le Maroc est établie la grande tribu des Oulad Sidi Cheikh, dont l'influence s'étend sur une grande partie du Sahara. La pacification du Sud dépend donc des relations que l'autorité française peut établir avec ses chefs influents.

Cette tribu a pour ancêtre le marabout Sidi Cheikh.

Les Oulad Sidi Cheikh se divisent en Gharaba (Occidentaux) et Cheraga (Orientaux). Ces derniers sont deux fois plus nombreux, Ces fractions sont séparées par des haines traditionnelles qui les arment sans cesse les unes contre les autres. Par moments, un accord survient pourtant entre elles pour s'opposer à l'ennemi commun.

D'après l'art. 4 du traité de Tanger, 1845, conclu avec le Maroc, les Gharaba sont sujets marocains et les Cheraga sont sujets français; mais néanmoins les Gharaba, quoique Marocains, ont des ksour sur le territoire français, et encore on a omis de dire quelles étaient les fractions des Oulad Sidi Cheikh qui constituent les Gharaba et celles qui constituent les Cheraga.

Les limites territoriales ne sont pas mieux fixées. On s'est borné à énumérer les tribus et les ksour qui appartiennent à l'une et à l'autre puissance.
Il résulte de ces singulières conventions que la France est autorisée à poursuivre ses sujets rebelles au delà des ksour qui appartiennent au Maroc, mais qu'on ignore souvent si l'ennemi que l'on poursuit relève de la France ou du Maroc. Des complications fréquentes ont été la conséquence de cet état de choses.

Il faut ajouter que, par suite de l'instabilité de la politique suivie à leur égard, nous sommes fréquemment en état d'hostilité avec les Cheraga comme avec les Gharaba.

Les premières relations avec les Oulad Sidi Cheikh datent de 1845, époque à laquelle le colonel Géry conduisit une colonne de reconnaissance dans le Sud-Oranais.
Les ksour étaient alors assez florissants. Ils avaient pour chefs Si Hamza, qui commandait dans la région d'el-Abiod, et Ben Tayeb, qui commandait dans la région de Figuig.

Des relations d'amitié furent établies avec eux. Sept ans plus tard, par un coup de main hardi, Si Hamza, dont on croyait avoir à se plaindre, était enlevé an milieu de ses goums et conduit par surprise à Alger.

Notre prestige était alors si grand que Si Hamza accepta le titre de khalifa des populations sahariennes.

Il combattit dès lors avec fidélité pour notre cause, étendit son autorité et la nôtre jusqu'à Ouargla . Ce fut pour l'appuyer et pour le surveiller tout en même temps, que la. construction de la redoute de Géryville fut décidée en 1853.

La puissance de Si Hamza grandissait chaque jour ; c'est avec « un luxe tout asiatique, et une magnificence imposante » 1, qu'il venait, en 1858, à la tête de ses brillants cavaliers; au-devant de la colonne du général Durrieu. Cette puissance porta ombrage.
« On regretta peut-être d'avoir investi un Arabe d'un aussi grand commandement. On oublia que, d'un autre côté, nous avions le plus grand besoin d'un voisin et d'un allié puissant, autant pour garder notre frontière que pour servir d'intermédiaire entre nous et les tribus plus éloignées. »

On traita dès lors le grand chef avec moins d'égards. Sa fidélité ne se démentit pas cependant, jusqu'au moment où il mourut da choléra, à Alger, en 1861 . Son fils et l'héritier de sa puissance, Bon Beker, mourut également, l'année suivante à Alger; dès lors, semblent rompus les liens qui attachaient cette grande famille à notre service.
Des froissements dans les rapports avec les bureaux arabes achevèrent leur désaffection, et le deuxième fils, Si Sliman, leva l'étendard de la révolte.

Il vint attaquer, à Aouinet Bou Beker, une petite colonne conduite par le lieutenant-colonel Beauprêtre, commandant supérieur du cercle de Tiaret, et la détruisit complètement (8 avril 1864). Lui-même fut tué.

Le commandement passa successivement aux mains de ses frères, Mohammed et Ahmed, qui moururent en 1865 et en 1867, et ensuite à Si Kaddour, qui est actuellement encore, le chef militaire, tandis que son neveu, Si Hamza, est l'héritier de l'autorité religieuse.

La soumission de la région des ksour des Oulad Sidi Cheikh n'a eu lieu qu'à la suite des expéditions..

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